Albert Le Tyrant

À bientôt 77 ans et à moins d’un an des JO de Paris 2024, l’ancien athlète olympique et archer mellacois, Albert Le Tyrant, revient sur sa carrière. Plus de quarante ans d’une passion intacte, qui débutait par hasard en Normandie…

Vire, septembre 1972. C’est dans la petite ville normande que le destin d’Albert Le Tyrant prend une drôle de trajectoire, aussi sûre qu’une flèche au cœur d’une cible. Là, il croise le chemin d’un grand champion de tir à l’arc, également artiste peintre, Louis-Henri Lemirre, qui vient de faire les Jeux Olympiques de Munich.
Sous l’œil et les conseils avisés de son aîné, il décoche ses premières flèches à l’âge de 26 ans.

Très vite, l’ancien champion décèle le futur… « Bébert, toi, tu iras aux JO de Montréal. » lui prédit-il alors qu’il n’a débuté l’entraînement que depuis quelques mois. Trois ans plus tard et quelques compétitions à son actif dont le titre de Champion d’Europe obtenu à Copenhague, Albert s’envole en effet pour les JO de Montréal en 1976. Le Pôle France qui encadre les athlètes aux JO, c’est une organisation impressionnante déjà à l’époque, souligne Albert. Quatre médecins, un restaurant ouvert 24h/24 avec un chef gastronomique français…

Aussi bien rodée soit-elle, l’organisation ne tient pas compte du calendrier des compétitions et place « ma chambre dans le village olympique juste à côté de celle des escrimeurs qui sabraient le champagne à chacune de leur victoire… » se souvient-il alors que ses épreuves sportives n’ont pas encore commencé.
Des petites nuits sans sommeil réparateur et une sinusite lui valent peut-être un podium… Il finit 12e de la finale et inscrit tout de même un record de France à 70 mètres. « Les tirs olympiques se faisaient alors sur 4 distances, à 90, 70, 50 et 30 mètres, durant 4 jours avec 288 flèches à tirer. » Une prouesse en soi, comparée à aujourd’hui où l’épreuve se déroule sur 2 jours pour 144 flèches.

D’autres performances viendront récompenser le talent de notre archer : champion de France individuel en 1977 avec le club de Quimperlé, champion de France par équipe en 1992 (avec le club de Quimper), recordman de France de 1976 à 1981, plusieurs participations aux championnats du monde et de nombreux titres de champion de Bretagne…

D’un champion à un autre

Auréolé de ses différents titres, il assurera à la demande de certains clubs, l’animation des entraînements. À Brest notamment où un jeune archer d’une douzaine d’années lui demande quelques conseils.
Son nom, Sébastien Flute, futur champion olympique en 1992 à Barcelone. « Il avait une décoche exceptionnelle. » note Albert qui reconnait tout de suite en lui le potentiel d’un champion. Sur son chemin, il y aura également Damien Letulle, qui a participé en 1996 aux Jeux d’Atlanta et sera en lice pour représenter la France au Tir à l’Arc aux Jeux Paralympiques de Paris 2024.

Cibler des objectifs

Missionné par la Fédération Française de Tir à l’arc pour développer la pratique à l’école, notre archer et professeur d’éducation physique au Lycée de Kerneuzec y créera à partir de 1974 une section sportive de tir à l’arc académique et même (plus tard) un arc ambidextre. Une invention non brevetée qui restera à l’état de prototype…
La même année, il fonde également L’Amicale des Tireurs à l’Arc de Quimperlé (devenue Les Archers de Quimperlé). Compétiteur dans l’âme, il ne rangera le carquois qu’en 2004 à l’âge de 58 ans, avec en guise de jubilé, l’organisation des championnats de France jeunes de tir olympique et tir en campagne au Manoir de Kernault. Toujours une cible d’avance, celle qu’il vise aujourd’hui, c’est une place sur invitation dans les gradins des JO de Paris, l’an prochain, pour assister à l’épreuve.
Une invitation qui vaudrait pour Albert toutes les médailles, et la plus belle des reconnaissances…

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