Quand certains tombent dans le chaudron, d’autres enfilent les chaussons de danse pour vivre leur passion. C’est en effet dès l’âge de 3 ans que la jeune Moëlanaise, Maëlyss Gérot, débute la pratique de la danse. Éveil, initiation, classique, modern jazz, street jazz, hip hop, break dance, elle expérimente tous les styles jusqu’à ce que son corps dise stop. Elle vient d’avoir dix ans. « J’enchaînais les blessures, les problèmes physiques. » se rappelle-t-elle.
Et si Maëlyss s’impose une année de pause, c’est pour mieux rebondir… Précisément ! Quoi de mieux que les claquettes américaines ? « C’est ma grand-mère qui est professeure bénévole de danse irlandaise à l’association « Air d’Eire » à Quéven qui m’a orientée vers ce choix. » confie-t-elle. Et oui, la danse est une passion qui se transmet de grand-mère en petite-fille dans la famille. C’est elle encore qui pousse Maëlyss à tenter les claquettes irlandaises. « Trop dur, trop compliqué. » refuse-t-elle d’emblée, puis de se laisser convaincre de suivre un cours d’initiation avec Mathilde Rio, une figure de la danse irlandaise. Et là l’expérience se meut en coup de foudre pour la discipline. Sa progression est fulgurante. Maëlyss se spécialise dans les claquettes irlandaises et le soft shoes (une discipline en chaussons). Au-delà, c’est toute une culture, un univers qu’elle découvre et qui renforce sa conviction : celle de vouloir faire de la danse irlandaise, son métier. Et si ses chorégraphies sont toutes en légèreté, ses décisions, elles, claquent avec autant de détermination que ses hard shoes*. Après le baccalauréat, j’ai décidé de partir à Nantes et de m’inscrire à l’association Etceltra où enseigne ma professeure, Mathilde Rio, pour pouvoir m’adonner pleinement à la pratique de la danse irlandaise, raconte-t-elle. L’idéal pour préparer les qualifications aux championnats du monde…
Compétitrice dans l’âme
Dès l’âge de 13 ans, Maëlyss commence les compétitions et fait déjà sensation dans le milieu. Un talent qui se confirme rapidement avec une première participation aux qualifications aux championnats du monde de danse irlandaise, en 2021. La troisième tentative en 2023 sera la bonne. Avec une préparation mentale et physique de sa professeure Mathilde Rio assistée de Joanne Doyle, la soliste de River Dance, Maëlyss rejoint Dubaï en novembre dernier au top de sa forme. Sous les couleurs de la Joanne Doyle’s school pour participer à ces qualifications, elle termine quatrième et s’ouvre le chemin des championnats du monde à Glasgow, du 24 au 31 mars prochain. La concurrence sera rude, avec des jeunes danseuses outre-manche qui ont la danse irlandaise dans les gènes. Elles commencent dès leur plus jeune âge, rappelle notre Moëlanaise. Même si elle doit rivaliser avec les 150 meilleures danseuses, ce qui est sûr, c’est qu’elle donnera à nouveau le meilleur d’elle-même. Avant de se tourner vers un nouvel objectif : « Je vais préparer un bachelor en danses irlandaises à l’université de Limerick en Irlande, à la rentrée prochaine. À l’issue de ce cursus, je pourrais intégrer des troupes de danse. » conclut-elle. En deux mots, son rêve.
* nom donné aux chaussures de danse irlandaise.