Marie-George Buffet

Figure de la scène politique française depuis plus de 50 ans, Marie-George Buffet n’a rien perdu de la force de ses engagements. Portée par les mêmes idéaux de justice sociale, d’égalité des droits, notamment des femmes, elle évoque son parcours, de l’université à l’adhésion au Parti communiste, son regard sur le monde politique actuel. À quelques jours de l’ouverture des Jeux Olympiques et paralympiques de Paris (JOP), l’ancienne Ministre de la Jeunesse et des Sports (1997-2002), revient sur les enjeux sociaux et sociétaux d’une vraie politique en faveur de la pratique du sport.

Du sens de l’engagement …

C’est dans le creuset familial « d’une grande fratrie avec des moments difficiles » que Marie- George Buffet a forgé « cette envie de justice sociale », confie-t-elle. Puis viennent les événements de mai 68 qui révèlent son engagement, d’abord syndical à l’université, puis politique en rejoignant le parti communiste « qui correspondait le plus à mes valeurs ».
« À l’époque, on ne parlait pas encore vraiment de féminisme, mais plutôt d’égalité des salaires, des femmes au travail, du droit aux études. J’ai aussi adhéré à des mouvements pour la paix au Vietnam qui était alors en guerre. » se remémore-t-elle pour nous brosser rapidement le tableau de ses premiers combats.

… au sens de la nation

Investie dans les plus hautes fonctions, secrétaire nationale du Parti communiste français, députée de la 4e circonscription de Seine-Saint-Denis, Ministre de la Jeunesse et des Sports, elle porte un regard incisif sur le monde politique actuel. «J’ai le sentiment qu’auparavant, il y avait un débat d’idées profond pour améliorer la situation dans notre pays, quelque soit son bord politique.» regrette Marie-George Buffet tout en pointant cette rupture avec la masse des gens « qui ne sont pas entendus par ceux qui gouvernent. ».
Et de voir dans la situation actuelle du pays, le résultat de « ces tensions politiques qui ne devraient pas exister dans une démocratie », et qui mettent à mal « les valeurs de la République, l’équilibre économique, la place et l’image de la France, pays des droits de l’Homme. »

Et les JOP ?

C’est en Bretagne, une région qu’elle a toujours aimée, dans sa maison familiale de Clohars-Carnoët, où elle s’émerveille sans se lasser de la beauté du littoral, que Marie- George Buffet suivra les Jeux Olympiques et Paralympiques, avec une attention particulière pour le paralympisme « qui mérite plus de visibilité. »
L’ancienne Ministre de la Jeunesse et des Sports de 1997 à 2002, voit dans les JOP de Paris une « formidable opportunité pour donner l’envie de pratiquer une activité sportive, quel que soit son âge. » Car derrière l’événement se pose la question de l’héritage des JOP, souligne Marie-George Buffet. En d’autres termes :  comment s’appuyer sur les JOP pour donner au mouvement sportif français, un nouvel élan pour accueillir de nouveaux
pratiquants, tant dans l’encadrement bénévole que dans le financement des communes pour permettre l’aménagement d’équipements ? « J’estime que le sport comme la culture ou l’éducation participe à la construction des individus, à leur bien-être physique, mais aussi psychique. Et je ne vois pas pourquoi le sport resterait à 0,3 % du budget de l’État. » déplore notre co-présidente du comité national de l’éthique et de la vie démocratique dans le sport, nommée en 2023 aux côtés de Stéphane Diagana.
À ce titre, elle souligne combien le sport, tel un prisme, est traversé par les fléaux de la société que sont l’homophobie, les violences sexistes et sexuelles, la discrimination, le racisme… Et que finalement, réinterroger la place du sport dans notre société, c’est aussi s’emparer de ces questions fondamentales pour construire le bien-vivre ensemble.

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