Les parenthèses musicales de Saint-Maurice – Je m’abandonne à vous, Airs sur des poésies de la Comtesse de La Suze – Clohars-Carnoët

Description

À l’aube du Seicento, une nouvelle musique voit le jour dans les salons florentins où se réunissent des cercles de penseurs, des philosophes et des musiciens. Parmi eux, Jacopo Peri et Giulio Caccini, deux chanteurs virtuoses, deux compositeurs, qui vont révolutionner l’art du chant. En réaction à la musique renaissance, ils composent des pièces monodiques, pensées pour être chantées avec pour seul accompagnement un instrument à cordes pincées, afin d’exprimer au mieux les passions humaines. Ils abandonnent la polyphonie et le contrepoint savant, afin de se concentrer sur le texte et les émotions qui lui sont assujetties. Alors que Peri réserve son activité à Florence et à Mantoue, Caccini, lui, diffuse son esthétique lyrique à travers toute l’Europe, et principalement en France où il séjourne à plusieurs reprises, accompagné d’une troupe d’artistes italiens. Les musiciens français, et en particulier les compositeurs d’airs de cour, seront durablement marqués par la présence de ces Florentins à la cour royale. Ils reprendront le principe de la monodie accompagnée, en composant des airs sérieux, sur des thèmes pastoraux, amoureux, ou libertins. Le style français va petit à petit s’affirmer en développant une ligne de basse de plus en plus dessinée et éloquente, et en cherchant à transmettre des émotions au moyen d’une ornementation raffinée et intimiste. Ce programme propose de mettre en valeur les similitudes et les différences d’expression de ces deux langages tout au long du XVIIe siècle. Là où l’air italien recherche la virtuosité vocale et les démonstrations flamboyantes des passions humaines, l’air de cour exprime les sentiments du cœur avec une grande subtilité et une rare délicatesse.